Ils ont à travers des publications faites sur leur page Facebook, apporté leur soutien à ce jeune écroué à la prison de Yaoundé Kondengui pour des motifs polémiques.
Eric Maxime Choupo Moting n’est pas resté insensible face à une rocambolesque histoire qui défraie la chronique au Cameroun depuis bientôt une semaine. En plus de mettre en profil la photo du jeune Kévin où il est marqué « libérerez Kevin. Il ne travaille pas à l’Obc », afin de témoigner à ses proches et lui, sa compassion, le capitaine des Lions Indomptables s’est montré favorable à sa libération. « Je plaide pour la libération de Kévin. La prison n’est pas la solution pour une telle situation », a écrit l’international camerounais sur sa page Facebook samedi 5 septembre dernier. Un jour plutôt, via le même canal, Michaël Ngadeu Ngadjui fulminait déjà son courroux pour un acte qu’il qualifie de scandaleux et honteux. « Toute responsabilité de la fuite des épreuves d'un examen national ne saurait être imputée à un enfant. C'est un acte scandaleux et honteux de faire d'un jeune qui est le reflet de notre avenir, un prisonnier sans foi ni loi. Je m'indigne face à cet acte... Libérez Kevin !! », le champion d’Afrique 2017.
Mais qui est en réalité ce fameux Kévin ? Il s’agit de Kévin Gervais Gassam Noche. Agé de 18 ans, il est écroué depuis mercredi 2 septembre dernier à la prison centrale de Yaoundé Kondengui. L’émoi et l’indignation générale que suscite son interpellation sont en effet consécutifs non seulement à la démarche, mais également aux faits qui lui sont reprochés. Les informations en circulation font état de ce que, à la veille du Baccalauréat dont il faisait partie des candidats, Kévin reçoit sur les réseaux sociaux comme nombre de ses camarades, une épreuve pressentie comme celle qui sera proposée le jour de l’examen. Ensuite, il la partage avec des camarades avec qui il préparait l’examen. Cette épreuve sera effectivement proposée.
Entretemps, déclenche un scandale sur la fuite des sujets de cet examen, entrainant l’annulation et la reprise des épreuves sortis avant le moment indiqué. A la suite d’une enquête instruite à la demande du Ministre des enseignements secondaires (Minsec), sept responsables de l’Office du Baccalauréat du Cameroun (Obc) seront clairement présentés comme responsables de cette fraude généralisée. Ils écoperont de trois mois de suspension. Mais à la grande surprise de tous, Kevin sera arrêté à Bangangte en l'absence sa maman qui était à Douala. C’est après avoir cherché l'enfant toute la journée dans la ville que le lendemain matin vers 10 heures apprend-on, elle reçoit un appel lui faisant part de ce que son fils a été arrêté et conduit à Bafoussam. Le motif n’est pas décliné à l’instant. Toutefois, l’interlocuteur de la mère de Kévin lui demande de venir avec le père de l'enfant à la division régionale de la police judiciaire de l’Ouest à Bafoussam. L’enfant que l’on présente comme un élève brillant va y passer deux semaines de garde à vue avant d’être transféré à Yaoundé dit-on, pour la suite de l’enquête. Alors que l’on peine à comprendre comment un enfant qui n’est ni employé à l’Obc, ni responsable au Minsec a pu être la source de cette fraude générale, il sera curieusement dans l’après-midi du 2 septembre, déféré à la prison centrale de Yaoundé Kondengui sur ordre du juge d’instruction, à la grande stupéfaction des avocats et de la famille. A l’annonce de cette nouvelle, apprend-on, la maman du jeune Kévin, est tombée évanouie.
Mise sur la toile par des activistes, cette rocambolesque affaire a laissé indifférentes très de peu de personnes. Le capitaine des Lions Indomptables et son coéquipier viennent ainsi s’associer la pléthore de personnes qui sollicitent depuis lors, la libération du jeune Kévin.
Gaël Tadj