Fiasco de la Can 2019: Voici les coupables
La sortie précoce des Lions Indomptables à la compétition qui s’est récemment achevé en Egypte est
imputable des acteurs qui de près ou de loin ont rodé autour de la tanière.
Au lendemain de la piètre performance des Lions Indomptables à la coupe d’Afrique des nations (Egypte 2019), le ministre des Sports et de l’éducation physique a demandé et obtenu la tête de Clarence Seedorf et de son adjoint Patrick Kluivert. Les deux techniciens néerlandais ont été éjectés de la sélection fanion de football sans ménagement. Manifestement, aux yeux des dirigeants du sport camerounais, ils sont les responsables du revers essuyé par les rois de la forêt au pays des pharaons (une victoire, deux nuls et une défaite en quatre matchs). Certes Seedorf a fait montre de très mauvaises lectures tactiques, et s’est montré hésitant dans ses choix, est-il cependant le seul à endosser le manteau de cet échec monumental ? Peu de personnes répondraient par l’affirmative. Car plusieurs autres acteurs ont joué un rôle trouble. En premier, le gouvernement camerounais. Alors que les tractations en vue de trouver un successeur à Alexandre Belinga qui assurait l’intérim depuis le départ de Hugo Broos, il s’était précipité à dévoiler les noms des anciennes gloires du Pays-Bas. Même la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) s’était montrée surprise. En plus d’avoir pris cette décision sans l’avis de l’organe technique, le gouvernement endosse aussi la responsabilité du fiasco égyptien pour n’avoir pas pris les dispositions utiles pour éviter des éclats de voix et assuré la sérénité dans la tanière. Avant de quitter le Cameroun, Eric Maxime Choupo Moting et ses coéquipiers n’étaient pas en odeur de sainteté avec le gouvernement. A l’origine, l’épineux problème de prime dont la solution se trouvait pourtant dans un texte pris depuis bien longtemps par le Président de la République. Narcisse Mouelle Kombi, le représentant du gouvernement était plus préoccupé par des missions inutiles (avec les Lions U17 notamment où il s’est fait humilier) que de se pencher sérieusement sur l’avenir des champions d’Afrique en titre.
Logiquement la Fécafoot a également contribué à cet échec en Egypte. L’instance faîtière du football camerounais dont ses dirigeants semblent manqué de poigne du fait que leur élection est toujours contestée a assisté sans mot dire au parachutage de techniciens sans aucune expérience en tant qu’entraineur sur le banc des Lions. Aussi la Fécafoot a entretenu le mystère autour de la question des primes des sponsors. La question avait été évoquée dans la lettre des Lions au peuple camerounais. La Fécafoot au lieu d’établir un planning de préparation prenant en compte les spécificités du pays hôte de la Can s’est laissé entrainer dans des aventures (préparation en Espagne et au Qatar) sans véritable impact sur les joueurs sans doute parce qu’aucun franc n’allait sortir de leurs poches. Aussi des accusations des mauvaises pratiques comme l’achat des places, sont orientées contre les responsables Fécafoot. Le nom de Samuel Eto’o revient de plus en plus comme personne ayant influencé les choix des sélectionneurs. Il aurait décidé de la mise à l’écart de certains joueurs dont l‘apport aurait pu être réel pour la sélection. Des accusations sur les pratiques odieuses comme l’homosexualité ont été portées contre lui. Le journaliste qui avait fait ces révélations démenties par l’entourage d’Eto’o a d’ailleurs fait face à des représailles.
Les Lions eux-mêmes ne sauraient être dédouanés. Evoluant tous dans des championnats Européens ou professionnels, ils n’ont pas pu se mettre au-dessus des autres considérations. Leur désinvolture sur l’aire de jeu était manifeste. L’on n’a pas vu en eux l’esprit de conquérants propres aux Lions.
En dépit de ce que les responsabilités soient partagées, l’on semble n’avoir pris aucune disposition pour éviter d’autres désagréables surprises. Au terme de la CAN 2019, chacun a pris sa direction. Et ils se retrouveront certainement dans un même contexte pour produire les mêmes résultats.
Gaël Tadj
