Sylver Talom: ce défenseur qui a terrorisé les plus grands attaquants

Georges Weah, Japhet Ndoram, Koffi Abré, Bonaventure Djonkep, Maboang Kessack et bien d’autres attaquants vedettes du championnat camerounais entre 1980 et 1990 trouvaient difficilement de faille face à ce redoutable libéro.

Il passe presqu’inaperçu à Bafoussam aujourd’hui, sa ville de résidence. En dehors des personnes d’un certain âge, l’image Sylver Talom suggère peu de choses à l’immense majorité de ceux qu’il côtoie au quotidien en tant qu’agent de la Communauté urbaine de Bafoussam (Cub). Pourtant entre 1982 et 1991, il a marqué d’une empreinte indélébile, son passage dans le championnat de football du Cameroun. Pur talent, il ne tarde pas se faire remarquer précocement par les grands clubs de l’époque. Au terme d’une saison accomplie avec Flèche Noire de Douala dans le championnat régional du Littoral, il est recruté à Dihep Di Nkam en première division. Malgré son jeune âge (16 ans), il parvient à vaincre la concurrence pour se trouver une place de titulaire dans l’axe de la défense de cette équipe. Après deux saisons impressionnantes (de 1984 è 1986), Bamboutos FC de Mbouda fait de lui sa priorité. Joseph Fofié (président du club à l’époque), s’engage lui-même à aller  le chercher. Convaincu du projet qui lui est présenté, il quitte la capitale économique à destination de Mbouda pour disputer le championnat régional de l’Ouest. Sous les couleurs des Mangwa Boy’s, il dispute les Interpoules en 1987. Au fil du temps, Sylver Talom gagne en maturité et la liste des clubs qui souhaitent l’enrôler s’amoncèle. En 1988, Racing FC de Bafoussam parvient à se l’arracher. C’est avec les rouge et blanc de la capitale de province (appellation d’antan) de l’Ouest qu’il explose véritablement et remporte les titres de sa carrière. Notamment le championnat du Cameroun et la Coupe du Cameroun remportés respectivement en 1989 et en 1990. A ces titres majeurs, il faut ajouter le sacre au tournoi Antipolice en 1989 où Racing avait battu des clubs européens de renom comme Toulon (France) et Hambourg (Allemagne) sur les scores respectifs (2-0) et (2-1) ; et le Tournoi Rdpc remporté en battant Patronage du Congo en 1988.  C’est également sous les couleurs du Tout puissant de l’Ouest qu’il cause des misères aux attaquants vedettes de l’époque. Georges Weah, Japhet Ndoram, Koffi Abré, Bonaventure Djonkep, Maboang Kessack, Eyobo Paul Agachi vont tous fléchir devant la muraille Talom. Au cours d’une interview accordée à un journal français, Georges Weah, actuel président de la République du Libéria, citait d’ailleurs Sylver Talom comme le défenseur qu’il a le plus redouté pendant sa carrière de footballeur. Les échos de ce joueur promis a bel avenir parviennent jusqu’aux oreilles de Valeri Nepomniachi. Aux lendemains de la coupe du monde glorieuse de 1990, il le sélectionne chez les Lions Indomptables. Mais l’aventure va s’arrêter de manière précoce. Lors d’un regroupement de l’équipe nationale fanion en 1991 à Akono dans la région du Centre, Sylver Talom se blesse. Ici, s’arrêtera sa carrière internationale, sa carrière de footballeur aussi.

Gaël Tadj

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