Ils s’opposent à la volonté d’un prétendu membre du comité d’organisation d’intégrer des noms venus de Yaoundé dans leur liste, en substitution de certains d’entre eux, ayant pourtant subi avec succès tous les tests.
Un vent de colère souffle à l’entrée du stade omnisports de Bafoussam Kouekong ce mercredi 29 décembre 2021. Sous un soleil ardent cette mi-journée, une foule d’au moins 200 personnes campe devant l’infrastructure devant accueillir les matchs de la poule ‘’B’’ de la plus grande compétition sportive en Afrique. Ils ne brandissent pas de pancartes, mais ils ont leur voix ont extériorisé la cause de leur courroux. « Nous sommes arrivés ce matin pour recevoir nos accréditations comme stadiers, mais on a été surpris de constater qu’un monsieur qui s’est présenté comme émissaire de la Confédération africaine de football (Caf) a brandi une liste de 80 noms qu’il fallait absolument accréditer. Nous ne pouvons pas accepter cela parce que nous avons abandonné nos familles pendant plusieurs jours pour venir suivre la formation durant laquelle, nous n’avions ni à manger, ni à boire alors que les exercices étaient très éprouvant », fulmine un manifestant. Ce dernier fait partie des 200 sélectionnés sur environ 300 postulants comme stadier, après avoir passé une série de tests. « Au cours de la formation, on nous a fait rester debout pendant plus de 3 heures parce que le stadier passe tout son temps débout pendant les matchs. De même, nous avons suivi d’autres exercices physiques très rudes. Nous ne comprenons comment on vient à la dernière pour vouloir nous remplacer par des gens qui viennent de Yaoundé », s’emporte un autre manifestant.
Arguments fallacieux ?
Nos tentatives de rencontrer le porteur (qui serait un haut gradé de l’armé) de la liste querellée ont été vaines. Cependant les stadiers mécontents font savoir que la qualité de leur formation a été remise en cause par ce dernier. De même, il leur a été rapporté que les personnes retenues devaient être âgées de plus de 19 ans et de moins de 40 ans. « Avant que nous n’engagions la formation, cette information ne nous pas été donnée. On ne peut pas laisser que nous formions des gens pour venir à la dernière minute dire des choses qui ne tiennent pas. D’ailleurs, je peux vous dire que les personnes âgées de plus de 40 ans, se sont montrées plus aptes aux différents exercices pendant la formation », renseigne un formateur qui a requis l’anonymat. Lui aussi fustige cette volonté de vouloir imposer des noms de Yaoundé alors que la commission dans laquelle il était, a travaillé dans la rigueur et l’objectivité. « Les principes de sélection étaient simples. Quand quelqu’un ratait une épreuve, il était immédiatement recalé. Par exemple, pendant qu’il fallait rester debout pendant trois heures, si quelqu’un s’écroulait, on retirait directement. Donc remettre en cause la qualité de formation n’est pas honnête », poursuit-il.
Le mouvement d’humeur qui a duré plusieurs heures a été calmé par le Gouverneur de la Région de l’Ouest. Descendu sur le site où les manifestants avaient séquestré le prétendu émissaire de la Caf, Awa Fonka Augustine a promis qu’au finish, 160 personnes sur la liste de 200 initialement publiée, seront retenues ; et 40 sur la liste des 80 venus de Yaoundé, seront insérés.
Aussi, les manifestants ont accepté passer une formation supplémentaire ce jeudi 30 décembre 2021. Les tripatouillages redoutés pourraient engendrer d’autres remous à la publication de la liste finale.
Gaël Tadj