Le Chef de l’Etat a instruit que soit rétrocédé à chacun des Lions Indomptables de l’épopée une italienne, une maison.
Dans l’euphorie de la prouesse des Lions Indomptables qui, lors de la Coupe du Monde ‘’Italie 1990’’ avaient atteint les quarts de finale de la compétition (une première pour un pays africain) après avoir battu en match d’ouverture, l’Argentine, champion du Monde en titre, le Chef de l’Etat avait dès leur retour triomphant au pays, promis à chacun des 22 joueurs ayant été de l’aventure, une maison. Sauf qu’au fil du temps, cette promesse allait être jetée aux oubliettes. Et les joueurs sans accompagnement, se retrouvaient progressivement dans une extrême précarité. Le décès le 31 juillet dernier de Stephen Tataw dans des conditions indignes en une parfaite illustration. Dépourvu de moyens financiers pour se rendre à l’hôpital, ce Lion Indomptable est finalement décédé à son domicile comme un « chat mouillé » (lire aussi : https://www.giga-foot.com/index.php/89-actu/411-necrologie-un-ancien-lion-indomptable-meurt-comme-un-chat-mouille). La vague d’indignations (lire aussi ; https://www.giga-foot.com/index.php/89-actu/414-deces-de-stephen-tataw-le-coup-de-gueule-de-roger-milla et https://www.giga-foot.com/index.php/89-actu/415-roger-milla-a-travers-le-deces-de-stephen-tataw-les-anciennes-gloires-doivent-comprendre-que-personne-ne-nous-aime) qui s’en est suivi semble avoir poussé Paul Biya à dépoussiérer un dossier rangé dans ses tiroirs depuis 30 ans. D’ailleurs, relancé sur le sujet lors de la célébration du 30ème anniversaire de cette prestation historique, Paul Biya avait évité de donner immédiatement une réponse. Dans sa réponse à la lettre signée de Bertin Ebwelle, il se contentait de dire que la nation leur sera à jamais reconnaissante pour une performance qui a inspiré et continue d’inspirer non seulement des générations de footballeurs, mais aussi toute la jeunesse camerounaise. Et le 6 août 2020, il a enfin signé le décret demandant la mise à disposition de 22 logements aux héros de 90. Si l’on a coutume de dire mieux vaut tard que jamais, le temps pris pour matérialiser cette promesse (en attendant la remise effective des clés aux bénéficiaires) n’aura cependant pas permis à certains de jouir du fruit de leurs efforts. Il s’agit de Benjamin MMassing, Louis Paul Mféfé et Stephen Tataw, tous décédés.
Gaël Tadj